• je te donne 100 euros, que fais-tu avec ?

    tu cours sur zara.com, ta CB en érection (et tu te fracasses sur un "oups boulette on est tellement en surchauffe que tu vas rire, mais ça va pas le faire ton achat de 99,99 euros de shorts rouille) ?

    tu cours chez la fnac, pour remplir ton caddie de michel, de maylis et de brett ? (ah mais nan car tu es une vraie hyène et le brett, tu l'as lu DEBUT AOUT en épreuves non corrigées, mouarf, celui qui m'énerve je lui raconte la fin) ?

    tu cours à la fnac (bis) pour remplir ta musette de syd, de klaxons ou de wolf ? (ah mais nan car ta fnac utilise tous ses rayons pour vendre le nouveau zazie) ?

    tu cours à picard et pas au rayon bols vapeur ? (ah mais nan boulette, car tu es au régime comme une gourde, à laquelle tu ressembles d'ailleurs, une gourde à vin si tu veux, un cubby, ok) ?

    la rentrée, le souci c'est que c'est la multiplicité des propositions. et qu'en même temps c'est toujours les mêmes murs, toujours la même machine à café (ah nan en fait ! on est tout déboussolés dis donc), toujours les mêmes plantes vertes décédées, toujours les mêmes bronzés et les mêmes déjà cernés, toujours les mêmes gens, toujours les mêmes squales ("je suis ton ami mais je te le dis clairement, il n'y a pas de carrière possible pour nous deux dans cette ville"), ya que les habits qui changent. et encore pas pour tout le monde : sandra a toujours des paillettes quelque part, michel du pento jusqu'aux sourcils épilés, laurent des problèmes amusants ("j'ai tellement maigri que je suis obligé d'acheter mes jeans chez zara femme"), éric des slims à cuisse large (ou sont-ce des jodhpurs? le vocable modesque m'échappera toujours). dix ans que ça dure. donc plus les rentrées vont et plus, pour tromper la routine (et encore comment te dire? mon entreprise ayant la bonne idée de se faire racheter tous les six mois, on sait maintenir un certain état de tension, un certain suspense, on est la presse bordel, ou bien?) cent euros s'avèrent impuissants.

    donc ma suggestion: n'achète rien chez zara car de toute façon si ça se trouve le short rouille sera décédé à 17h14 lundi. je te raconte le brett. tu écoutes des gars à banane, moustache et clips saugrenus gratos sur le ouèbe. tu me prends une frangipane chocolat. tu essaies d'aimer patrick cohen de toutes tes forces parce que sinon où ça va se finir cette histoire? personne n'est censé écouter europe 1. ne serait-ce que par vengeance. pourquoi ne pas foutre ses enfants dans le privé aussi tant qu'on y est, bordel. tu vas voir le xavier beauvois, et tu pleures. et tu pleures. tu m'aides à partir en roumanie sur la piste des derniers montreurs d'ours. tu me donnes tes cent euros.

    merci.


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  • j'ai cette relation particulière avec la vente en ligne. un petit peu comme avec la multiplication des amants, si tu veux. c'est facile, c'est grisant, y a qu'à se baisser pour ramasser. ok. du coup je me baisse pas, eh oh ! où t'as vu que j'allais faire comme tout le monde?!?

    nan, en vrai, disons que je me dis que je pourrais toujours repasser plus tard.

    sauf que plus tard, le plus souvent, ces mots viennent me percuter :

    "sorry, out of stock".

    ok. ok.

    autant te dire que mon désir étant inversement proportionnel à la facilité à le satisfaire, me voilà sur le grill.

    si quelqu'un connait qlqu'un qui connait quelqu'un qui a MON cartable désirable de la rentrée, merci de vous manifester par le moyen qu'il vous plaira.

    ps: les cartables de miniséri? eh ouais qu'ils sont bien, même que c'est une fille de chez moi qui les fait ! sauf qu'avec mon bordel enfourné dedans, ils décèdent en une semaine. vois mon malheur.

    photo: sac désormais graalisé topshop


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  • c'est la rentrée. à part être bloquée sur la plage 9 du nouvel arcade fire (si quelqu'un a un jet me permettant de filer à rock en seine tout de suite après le boulot tout à l'heure, merci bien), je ne fais pas grand-chose. c'est pas vraiment la rentrée au fond. c'est le temps bizarre juste avant où la rédaction n'est pas encore rentrée, y a des blagues très bas de plafond qui tournoient dans l'open space, y a toujours des spartiates aux pieds des filles, y a pas encore la moindre couleur camel à l'horizon, je peux dégommer mes talons en reportage, me semi-vautrer devant les caméras de france 3 et remettre mes cheveux en place comme si de rien n'était. life is life ! l'été était beau, l'été était une longue suite d'apéros, de jardins et de n'importe quoi. y a des moments tellements suspendus dans l'agréable que tu te prends à lancer des idées à la con: faisons un deuxième enfant ! ouvrons une fromagerie ! ne rentrons pas au burlingue ! après finalement tu rentres quand même et tu achètes tes premiers talons aiguilles de dix dans un moment de flottement.

    c'est la rentrée. à part attendre marsatac, à part manger des sardines grillées pour me donner l'impression que septembre est à des kilomètres, à part tenter de me visualiser en beige (mais blanc + beige + blond: est-ce que tout ça ne nous fait pas la méthode de planque du phasme??), ça ne rime avec rien d'extraordinaire.

    rendons aux jeunes ce qui appartient aux jeunes: karaocake sont les petits chéris de ma marion de 20 ans. eh bien la jeunesse, j'ai envie de te dire, a progressé en finesse depuis la mienne (quand je pense que la jupe longue grungy tente de se refaire une place dans nos dressings, ça me donne envie de racheter une mini-robe de pfute). et donc karaocake c'est drôlement bien. déjà il y a un barbu et une brune, dedans. pis de la musique qui fait du bien/du mal comme des petits films en super8. c'est tout ensemble frais et fané, je ne saurais trop te dire mieux. ça me fait penser aux hortensias devant la maison de ma mère.

    http://www.myspace.com/karaocake 

    ah et puis tant que tu y es: lis ce très joli, très juste, très putain le con il me fout la larme post sur la blogothèque. je ne saurais mieux dire... http://www.blogotheque.net/When-We-Were-Kings


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    (du neuf)

    on ne va pas faire comme si on avait des choses à dire. on va juste rappeler que c'est le moment de faire des compils de voiture, parce que tu te vois, toi, entre montpellier et brest avec juste radio trafic ? oui, bien sûr: tu as déjà vécu un certain nombre d'aventures (de celles qui te font répéter dix fois, "plus jamais ça" : 1200 km avec une vitre passager pétée, un vent d'autoroute qui rend sourd et même pas radio trafic, par exemple, tu m'en diras des petites nouvelles). la compil de voiture est un genre en soi. à quelle heure écouteras-tu ton oeuvre? à 3 du mat' dans la france déserte, quelque part du côté de limoges (riante contrée !) ? à midi sous le cagnard de montpellier? dans les premières pluies nantaises, à l'heure du goûter? que veux-tu faire déferler sur ton vieux coeur? de la nostalgie? du désir de vitesse? des promesses? il y a des romans à écrire (des "turbo" à tourner) sur ces trajets longs où l'on redécouvre un vieux titre des smiths à chialer, avec sous les yeux des lotissements de la france moche, les premiers accords de "la nuit je mens" entre chien et loup, avec une odeur de foin qui passe la vitre ou ce vieux merveilleux holden qui t'attrape la mémoire par surprise, et qui te secoue comme un oreiller poussiéreux...

    il y a des fois comme ça, on est restés, moteur allumé, garés à cent mètres de notre destination, juste pour entendre la fin de la compil'. après 12h de route et les jambes raides comme du bois.

     

    (et puis du vieux)

     


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