• à arles c'était les rencontres photo et que te dire sinon que : les "artistes" c'est parfois fantastique. on a vu des gens qui trouvaient des photos de quéquettes sur le ouaibe ouorld et après ils les alignaient et ça s'appelait de l'art neuf und moderne. on a vu des photos d'accidents qu'après, chéri, tu n'utiliseras plus jamais un hâchoir à viande. on a vu des photos de femmes mexicaines qui feraient passer l'esthétique de melrose place pour du minimalisme scandinave.

    on s'est généralement beaucoup moqués, et depuis on planche sur un projet à base de concept foireux (= une idée toute pourrie répétée plusieurs fois = génie = arles 2011). et on se dit qu'on ira plutôt à visa pour l'image à perpignan mais ça c'est aussi pour croiser mon biotope, des mecs en gilet multipoches beige avec un air concerné (= chiant à crever). on boira des bières près du quartier gitan et ce sera bien.

    en art pourtant j'aime bien l'obsession, la répétition, la bonne vieille fixette. the sophie calle's effect. prends par exemple irina werning. irina est un peu comme tout le monde, elle aime les vieilles photos d'autrefois, du temps où les blogueuses de mode n'existaient pas et alors le monde était plus drôle I presume. elle a eu une idée, irina, et c'est de refaire poser des gens, dans les mêmes vêtements, le même décor, le même cadre qu'il y a 10, 20, 77 ans. ça donne des trucs fous et drôles et tendres. sans contest de quéquettes.

    j'aime bien les fixettes et aussi les gens qui scrutent le temps qui filent. je te dis peut-être ça parce que ma poulette va entrer à l'écolematernelle pas plus tard que dans trois semaines et que je vais donc désormais avoir une rivale (pourquoi une rivale ça s'appelle toujours une MAITRESSE ?), des yeux pour pleurer (et si on lui tire les bouclettes? et si les enfants font pipi sur elle?), et des nouveaux sujets de conversation soporifiques (les ateliers d'éveil, pour ou contre?).

    les trucs filent ma vieille simone. pfiou.

    "c'est fou comme on n'y croit pas qu'on a 40 ans", me disaient des VIEUX camarades cet été plein d'apéros. "mes parents me disent pareil: c'est fou comme on n'y croit pas qu'on a 70 ans", nous a soufflé marc et alors on a tous du reboire un truc, enfin surtout les quadra, parce que ça disait un truc essentiel sur la vie et ce truc est: on est toujours le vieux de quelqu'un mais jamais le sien. si tu me suis.

    http://irinawerning.com c'est le site d'irina, le projet est "back to the future"


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  • des chaussures des papys de la ritalie (tu sais: avé les troutrous), un cargo retroussé, un petit chapeau de paille, tu as vu comme tous les garçons du monde du printemps se ressemblent? c'est l'attaque des clones cette silhouette. en même temps on ne va pas forcément s'en plaindre, on en avait soupé des pete doherty sur le retour et quand je dis ça, je n'ai encore rien dit des slims portés taille basse (qu'en dire de toute façon à part: les gens, eh? on va prendre ses petits médicaments maintenant). mais c'est étrange quand les garçons tout à coup se reconnaissent dans le même uniforme.

    sinon tu as vu? nous avons dé-buggé.

    ce qui nous fait une belle jambe car nous avons raté toute l'affaire DSK, et autres actualités avec lesquelles faire du buzz facilement et désormais nous n'avons plus le moindre lecteur (je te rappelle que ma mère n'a pas internet).

    que te dire de frappant sur ces longues semaines où j'étais occupée à vivre ma vie d'anti-garance doré?

    j'ai travaillé comme un putois qui la veut, sa médaille de putois stakhanoviste de l'année. j'ai publié des photos qui ne me donnaient pas forcément envie de décéder de honte. j'ai rencontré des gens bien, même si dans le lot certains étaient tout de même à enfermer. j'ai tenté de garder toute ma raison face à une fille de 2 ans même pas et demi transformée en adolescente rebelle, "va-t-en maman, j'ai envie de te pousser (dans l'escalier, dans la baignoire, etc)" étant la phrase à laquelle je fus le plus souvent confrontée. joie de la parentalité sans cesse renouvelée. si toi aussi tu es passée par là, si toi aussi tu as eu envie de consulter un pédopsy tout simplement parce que ton enfant est CHIANT, et si malgré tout tu as triomphé, sois sympa, donne-moi tes trucs. quoi d'autre? je vis désormais avec DEUX hommes, mais ce n'est pas ce que tu crois. l'un d'entre eux est mon frère et que penserais-tu de battles de blagues scato lorsque tu rentres épuisée du boulot de putois? mhh. voilà. on a du coup doublé notre consommation de bière. et il m'arrive de m'adresser à mes deux piliers de comptoir comme si j'étais leur mère ("tu vas la ranger ta chambre, kévin???"). je me fais peur des fois. j'ai vraiment besoin d'un pédopsy. sinon ça va je maîtrise le color block, merci tu es gentille. et aussi je te suggère (un peu comme les inrocks, tu me diras) d'écouter okkervil river. ça fait du bien et aussi danser ton adolescente capricieuse (en couche et bottes en caoutchouc, on a un petit peu la classe nous autres).

    http://www.myspace.com/okkervilriver


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  • WOODKID - IRON

    merci, minisushi. dans le tourbillon de ma petite vie, j'avais raté ce clip hénaurme ! putain, un peu de martialité des fois je dis que ça fouette les sangs !

    bon sinon tout autre chose: le mms de ma soeur (alice) est arrivé à peu près en même temps que ma visite quotidienne sur "café mode" (géraldine). ma soeur devrait tenir un blog de mode, eh. enfin je veux dire si elle en avait quelque chose à foutre de la mode (elle préfère les vieux auteurs morts. et les garçons. bref.): toutes deux avaient flashé sur la même chose cette semaine, la sortie de "Je hais les jeunes filles", une anthologie du magazine "20 Ans". Or comment te dire? "20 Ans" fut ma vie et même un petit peu plus vers 1988, année maudite d'entre toutes les années clearasil maudites (je crois que c'est en 1988 que voulant obtenir l'ondulation capillaire des filles de la pub schewpes, j'étais sortie du salon avec la frisure à ta mémé, ou alors au bichon de julien doré: joie). le mauvais esprit, l'humour noir, la lucidité redoutable, comme c'était bon de s'y plonger chaque mois, pendant que d'autres filles découpaient les meilleurs looks d'elsa "t'en vas pas, si tu l'aimes t'en vas pas" dans "jeune et jolie". la tronche du monsieur de la maison de la presse, quand avec mes soeurs, on allait aligner nos francs sur son comptoir pour un magazine avançant en couv' "comment savoir s'il a une petite b...." ! ça nous vengeait de toutes les expériences capillaires foirées. ça nous disait aussi ce qu'au fond de nous nous avions déjà compris: que la vie n'est pas le pays des bisounours, que l'amour il allait falloir s'accrocher, et aussi, ce truc, finalement: qu'on n'était pas COOLS. que malgré une doudoune chevignon, un pull creeks et un jean chipie, on resterait sur le banc de touche tout le match. donc à la limite, mieux valait renoncer tout de suite aux attributs du cool 88's pour collectionner les bracelets en caoutchouc noir de madonna, voler du rouge à lèvres à prisunic, lire "20 Ans" et philippe djian, le mercredi après-midi dans la piaule de la grande soeur de ma meilleure copine, faire des blagues horribles et se dire qu'au cool, on choisirait toujours l'esprit, fut-il grinçant, fut-il inconvenant.

    dans le livre de marie barbier, on découvre les incroyables coulisses du magazine. le génie d'isabelle chazot, sa rédactrice en chef (c'était un temps où une pigiste de 24 ans de la rubrique horoscope pouvait prendre les rênes d'un journal en six mois et en exploser les ventes), la folie de son équipe, à mille lieues du petit monde merdique de la mode tel qu'on le voit désormais (j'ai dit merdique, mais je voulais dire merchandaïsique, sorry), la folie et le génie (diastème ! le docteur perlmutter ! christelle parlanti ! les papiers de michel houellebecq !), l'aventure dingo que représente l'histoire de ce titre, dix ans durant, à contre-courant de tout, les annonceurs, la mièvrerie, l'envie d'éduquer les jeunes filles, mais pas pour en faire des dindes bien habillées, nan, pour en faire des femmes acides et responsables.

    20 ans aurait détesté les blogs de mode, 20 ans était sans pitié avec le narcissisme, le vide, le consumérisme.

    depuis hier je laboure e-bay pour retrouver de vieux numéros et je maudis ma mère d'avoir tout balancé à la benne, il y a, mon dieu, 15 ans???

     


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  • salut, c'est le retour du dimanche aux urnes. eh be. comment te dire l'enthousiasme, comment te dire la conscience citoyenne, comment te dire mon envie de glisser plutôt le disque de boubacar traoré dans l'urne histoire de répandre, d'une façon certaine, le bonheur sur la terre et accessoirement ma ville de putois en costards rayés, j'ai nommé marseilllllleu. tu as peut-être suivi le feuilleton de notre gauche dans ton news préféré. tu sais peut-être aussi que dans cette bonne vieille provence de la vraie france, voter bleu marine est du meilleur goût. comme c'est bien les particularismes du south of france, hein, des fois (souvent) ! quelle poilade ce moment de solitude face à la peste, le choléra, l'angine blanche et le névrome de molton... il y a des villes, il parait, où l'on peut encore voter avec sa tête, avec son coeur, plutôt qu'avec ses désillusions, son accablement. des villes qui ne sont pas la mienne en d'autres termes.

    moi demain j'irai voter avec des semelles de plomb et un sale goût dans la bouche. je crois que c'est la première fois que ça m'arrive: l'aquoibonnisme n'étant pas inscrit dans mes gènes de cagole énervée.


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  • "Vous avez un physique agréable?
    Vous n’avez pas de complexe de nudité?
    Vous êtes bien dans votre tête et dans votre vie?
    Vous êtes douée pour les massages?
    Vous prétendez à un salaire motivant?
    Toutes les conditions sont réunies pour intégrer notre équipe
    Dans un cadre zen et raffiné"

    si, telle laurence, la suissesse de koh lanta dont la question existentielle ("mais c'est quoi, un i ??") emmène ton cerveau planer à 10 000, tu as envie de plaquer une carrière de styliste ongulaire,  je te propose de répondre à l'annonce du nirvana institut, qui, comme son nom ne l'indique pas, mais attends, tu vas rire, propose le massage naturiste. mais qu'est-ce? eh bien c'est formidablement simple: tu es à oilpé et ta masseuse aussi. concept! retiens ta joie, il est interdit de se toucher les parties intimes, dit la Charte (plus suggestive que le massage lui-même, trust in me!). donc ton érection, tu te la gardes pendant 30 mn, tu es mignon. il faudra un jour qu'on m'explique le concept du masochisme de L'Homme. le concept de la connerie, aussi.

    cette couillerie s'installe chez nous, rue paradis (ça ne s'invente pas ces trucs-là) et m'est avis qu'à la rédac', il va y avoir des volontaires par bus entiers pour le rituel "j'ai testé pour vous, la frustration dans un cadre zen et raffiné". ah, ça, on est entre gens de bonne compagnie, qu'est-ce que tu crois. personnellement je crois qu'à l'idée de masser mes collègues, fut-ce dans un cadre zen et raffiné, j'ai brusquement comme un énorme complexe de nudité qui me saute à la gueule. tant pis pour le salaire motivant. mwarf.

    nan mais pour de vrai je sais pas, c'est moi ou y a des gens que ça excite pour de vrai ce genre de truc ?

    photo: "mais c'est quoi un i ? c'est un hot dog?" = euh, nan. en fait pas exactement laurence.


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