• donc à moins de vivre dans un autre espace-temps, tu n'as pas pu rater cette déferlante, que dis-je ce matraquage, en faveur de la bourgeoise. ses racines gonflées, son sourire sage, ses cols bien boutonnés, ses capes, ses kitten heels, ses mocassins, sa couleur préférée (le camel), son sac kelly. apparemment il faudrait même s'en réjouir, comme du retour de THE REAL WOMAN.

    ouais, sauf que personne n'a envie d'être une femme impeccable un brin austère. déjà, ça prend trop de temps, et puis ça twiste pas et puis les hommes te regardent en pensant que tu es mme kermarec, prof d'histoire-géo en 1988 ou bien tout simplement leur mère. je sais bien que l'oedipe. ok: mais on a droit aussi de surmonter l'amour de môman.

    donc ce à quoi rêvent toutes les filles qui achètent un manteau chez max mara, un grand manteau BEIGE, c'est à catherine deneuve. je ne vois que ça. le totem ultime. la france ! claude pompidou ! la chabrolitude !

    oui mais à catherine deneuve dans "belle de jour", je précise tout de suite. autrement dit une femme certes impeccable, bourgeoise et un brin austère, MAIS/BUT qui est en vérité, sous la jupe modeste, le chemisier, le manteau droit, une merveilleuse dépravée (ok, une sublime salope). une femme qui porte ses bas couleur chair sous son max mara. mais des bas et rien d'autre. la glace et le feu, tu sais. la maman, la putain. GrOAr. il parait que c'est ce qui affole tous les hommes, la bourgeoise à décoiffer, avec encore une odeur d'elnett dans la mise en plis : je pense que tes magazines féminins même les plus progressistes seront d'accord. on veut l'ordre pour le défi de le transgresser, de le renverser, peut-être même directement sur le tapis de l'entrée.

    tu m'objectes que toi, ça va pas tellement le faire, néanmoins, le fanstasme pour assureur des années 79? l'érotisme de pacotille?

    cet esprit de contradiction, dis-moi !

    eh bien tu as toute ma considération.

    car moi non plus ça me semble pas délirant de joie de vivre et d'audace et d'affirmation de soi, ce retour de la jupe midi, des gros tissus qui grattent et du col simone lavallière weil. en plus les bas couleur chair c'est quand même super laid.

    dis-moi, sale gauchiste, mais c'est que tu as peut-être un problème avec les VALEURS de la bourgeoisie française? quoi, les principes, la pesanteur sociale, les convenances, ça ne t'a jamais donné envie de crier "vive la vie"? quoi, limoges, orléans, quoi, tours? quoi, ça finirait presque par te rendre sympathique cette apprentie roulure de taylor momsen avec ses "oh mais fuck quoi", ses porte-jaretelles pigallesques, son smocky dégueulasse, ses moues de prostitpute? quoi, ta punkitude?

    ton problème, c'est peut-être que la droitisation de la mode, à un moment, tu le sens bien que c'est un repli -et tu n'as pas envie de vivre comme un origami, à la fin, ça fout des crampes- et pas tellement, quoi qu'en dise "elle", un pied de nez à la dictature du jeunisme. quitte, je préfère ça à la dictature du vieillisme. il y a déjà tellement de choses crispées, là, déjà, autour de toi, en ce moment. l'esprit des gens, le winnisme. alors tout ce truc de l'éternel féminin, des fois, on dirait juste que c'est comme recélébrer nos mémés, je veux dire si nos mémés étaient des femmes respectables de bourges ou d'orléans, des femmes sages et soumises en bas couleur chair, pas hyper free like a bird dans leurs existences, si ta mémoire est bonne. m'est avis qu'elles ont trouvé super l'arrivée des collants, tu vois.

    à un moment on va peut-être tout simplement refoutre des soutifs qui font le nichon conique. à la mad men. et trouver ça super, les seins qui trouent les robes en jersey. les femmes ont-elles une position enviable dans mad men? le jour où joan deviendra associée, on en reparle. 

    bref, cette relecture biaisée de la bourgeoisie, c'est tout le contraire de catherine, finalement -qu'on aime parce qu'elle a toujours été libre comme un très, très joli cheval sauvage.

    d'ailleurs cath', elle met des bas noirs et des vestes en cuir, en 2010.

     

     


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  • tu vois marseille, niveau ressenti du rock et du roll, c'est un coup à te retrouver face à mèche avec christophe maé.

    alors quand, le même mois, on te dit: the drums, adam kesher, fool's gold, arcade fire, quadricolor & oh tiger mountain

    quelque part tu te mets à y croire, aux mois en embre.

    ps: sur cette image qui n'a rien à voir avec la choucroute ou le rock et le roll, vois le roux que je m'apprête à faire mine.


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  • si tu parviens à garder tes fesses sur ta chaise et tes deux pieds immobiles, tu n'es pas fait du même bois que moi !

     


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  • des fois mon métier est, c'est impossible de dire chiant -parce que chiant, je sais pas, j'imagine un bureau, ne pas en sortir 8 à 10h durant, des costards, un tailleur, des talons de 4 cm- mais démoralisant. tout le temps avec les problèmes du monde, tout le temps avec ce qui dans nos villes et ton pays à six côtés déconne, je te le dis, au bout de quinze ans à lui gratter la couenne, y a des moments tu te dis, "eh bien, je vais tout simplement virer misanthrope, ça me fera des vacances". le souci est que l'amour des gens, c'est pas un truc que tu décides. tu l'as dedans, et démerde-toi avec. en même temps des fois, je rencontre des gens tout le contraire de glamour, comme ces deux-là. ils s'aiment depuis quelque chose comme 56 ans. ils binent ensemble, dans un jardin fait de bric, de broc et de bouts de wagons SNCF des années 30. c'est une sorte d'enclâve, entre une autoroute, notre piste à RER à nous. "on n'entend plus tout ça", qu'il me disait. "on écoute plutôt nos salades qui poussent", qu'elle ajoutait. des fois mon métier me renverse de joie. des fois, parce que je rencontre ces gens qui n'existent pas, nulle part, dont la voix ne porte pas assez, et qui ont pourtant un petit message de vieux formidables à te transmettre, toi le jeune empêtré dans tes mille et deux soucis modernes du jour

    écoute pousser les salades avec ton amoureuse, bordel.

    http://www.myspace.com/florianmona


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