• c'est le plus beau livre du monde.

     le genre que l'on refile, sous le manteau, sûr de son coup, à ses meilleurs amis, sûr de les voir revenir ensuite, enchantés, décoiffés, émerveillés du voyage, de la beauté de la langue, de la tendresse du regard. dont on leur parle, avant, avec les yeux qui brillent. dont on se parle, après, avec des mines de conspirateurs. les bouviéristes forment une secte et depuis que j'ai lu "l'usage du monde", la première fois c'était il y a cinq-six ans je crois, je veux bien en être la secrétaire perpétuelle.

    un voyage, dit-il, dans "l'usage du monde" justement, se passe de motifs. il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. on croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt, c'est le voyage qui fait, ou vous défait. "l'usage du monde" est un livre qui vous fait et vous défait aussi, pour la vie. je voudrais vous dire qu'après, on ne voyage plus jamais pareil, mais c'est un petit peu en deçà de la vérité: après, c'est vivre qu'on ne fait plus pareil.

    j'ai passé une soirée à parler de ce livre avec un crs, il y a longtemps. un vrai de vrai. il était fou de bouvier, mon crs. et entre deux manifs à castagner du cégétiste, il partait rouler avec sa grosse bécane sur les routes du monde. c'est pour te dire à quel point il y a des livres qui rincent l'âme.

    ces jours-ci est sorti un truc qui est un peu le making-off, les coulisses, de ce livre merveilleux comme une petite bible avec sa couverture moche de chez payot: la correspondance de bouvier et de son ami thierry vernet, qui dans la traversée du monde, en 1953, était le compagnon de route et le dessinateur -espiègle et vif, comme son pote. ces deux-là s'aiment comme on devrait toujours aimer ses amis. quand on a eu une relation aussi belle et juste, la vie, n'aurait-elle été que ça, aurait déjà été formide, comme ils disaient les loulous à l'époque. leur correspondance fait un truc fou comme 1000 pages, c'est imprimé sur papier bible (tu vois bien, j'invente rien) et s'il y a un cadeau à glisser dans mes petits souliers (de nouveaux escarpins fauve, puisque tu t'interroges), c'est bien celui-là.


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    alors tu vois parfois dans une vie il arrive des choses extraordinaires.

    pas à moi, sois pas con.

    même si TF1 m'a demandé d'être son dominique rizet du pauvre, dimanche. ouéé. mais on en reparlera pas si tu veux bien. de toute façon si tu ignores qui est dominique rizet je suggère que tu ne te représentes jamais devant moi. merci.

    nan je pensais plutôt à l'espèce de l'odyssée de l'étrange et de la classe affaire qui est arrivée à alb.

    alors alb si tu veux déjà c'est un petit peu le groupe de mon beauf (ouéé. sinon j'ai aussi un beauf qui fait de la muscu, et je dis pas qu'un jour, on se fera pas un petit tuto' pectoral ici-même car pourquoi ne pas convoquer toute sa famille, c'est bientôt les fêtes, merde. ma soeur fait aussi très bien les faux bulletins de salaire si tu as un problème pour louer à paris) et je ne dis pas ça parce que c'est mon beauf mais c'est un groupe très très bien du joyeux pays où les gens boivent du champagne au petit dej'. du coup leur musique fait un peu pop et un peu pshhhh et aussi des fois elle prend l'avion, dis donc. parce que le truc épate tes copains de la semaine (enfin l'autre semaine) c'est qu'air france a invité alb (ainsi que the shoes et monsieur monsieur) au posage d'un A380 à tokyo. ils avaient le voyage pour composer un morceau et ensuite aller le jouer devant des japonaises qui portent des jupes que tu peux confondre avec des headbands -je peux en témoigner. dure dure la vie, hein? je veux dire peut-être qu'on aurait pu les inviter à composer dans une renault fuego en partance pour les ardennes et tout de suite ça aurait fait beaucoup plus "attention, messieurs, mesdames, sur votre gauche, un disparu de mourmelon"?

    pardon, je dominiquerizette déjà. je sens déjà que mes cheveux me disent aurevoir.

    donc là où toi et moi on aurait passé le voyage à chercher une meilleure position, à ne pas oser aller faire pipi, à faire des mots fléchés et à regarder bêtement des épisodes de "big bang theory", alb et la joyeuse compagnie de méchus ont livré des morceaux drôlement bien même que l'on peut dire que alb écrase un petit peu la concurrence. je sais pas toi, mais moi j'aime bien cette espèce de petite pop stratosphérique et élégante et sexy tout en même temps. miam.

    donc si tu veux me faire un petit peu du plaisir, tu peux aller l'écouter sur le site des inrocks, là, en fait : http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/t/54274/date/2010-11-10/article/y-a-til-un-musicien-dans-lavion/

    voilà, une prochaine fois si tu veux bien on parlera de mon tonton andré.

    ps: et toi, quel est le truc le plus foufou qu'on t'ait proposé depuis une semaine? si tu es françois fillon et que tu nous lis, ça va, on va pas en faire un flan non plus.


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  • le nouveau single, envoyé par mon petit hans lillois. patte de gratitude, jolie poupée !


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  • hier, j'ai vu the drums en concert et, si j'ai bien compté, nous étions 74 dans la salle (1). ça devait leur faire drôle, aux loulous, après toute cette hype, cette coke et hedi slimane de se retrouver dans les conditions de live de leur première mjc à pouligny. limite on se disait, avec le barbichu, que l'on aurait pu monter le concert dans notre T3, tu vois, en se serrant bien (mon rêve d'épouse soumise et aimante est de lui organiser un concert de poche pour son prochain birthday, date à partir de laquelle il pourra alors répondre à toutes les questions que vous vous posez sur la crise de la quarantaine, je ferme cette parenthèse avant de me prendre une mandale). sinon bon, on était les doyens, quoi. mais moi au moins j'avais la même micro-besace zara que toutes les pouffes présentes, alors que le barbichu, tu vois, il était un peu de la loose avec son absence flagrante de polo fred perry.

     la doyennittude, pour nous autres ça commence à rimer avec comme d'habitude, j'ai envie de dire: si après ça tu ne le vois pas, qu'on est les trentenaires les plus cools de marseille, hein, je ne sais pas trop ce qu'il te faut. on me chuchote dans l'oreillette qu'il est également possible que nous soyons les plus pathétiquement atteints de jeunisme musical de toute la cité phocéenne. tu as le droit de choisir ton camp, sale hyène. moi-même, quand je voyais des seniors, aux concerts de ma jeunesse, je crois bien que je ricanais sur l'air de "vieux pervers, mais allez vous reprendre une verveine". le jeune est cruel, qu'est-ce que tu veux, mais en même temps le jeune a toujours raison (déjà parce qu'il a des cheveux beaucoup plus brillants que les tiens, et pis ensuite il peut, comme la bassiste approximative de two wounded birds, porter une jupe tube de 4 cm (http://www.myspace.com/twowoundedbirdsofficial), sentir très fort la vanille et être quand même super charming, comme quoi y a pas de justice et la vieillesse est bel et bien un naufrage).

    en revanche je crois que de mon vieux temps, un concert aurait duré 45 mn, j'aurais incendié la salle et/ou craché au groupe du vomi de kro tiède. nan mais de qui se moque-t-on ma bonne dame?! tu vas rester sur scène et tu vas nous en faire de la reprise, oui, petit morveux ? y a des bonnes claques qui se perdent dirait aldo naouri. ou ma mamy. qui s'y connait vachement bien en taloches (aller-retour avec bagouzes).

    photo: the drums par hedi slimane

    http://www.myspace.com/surferblood (allez zou, du vrai groupe de jeunes !)

    (1) où tu le vois que marseille a un petit souci de rockittude. ma question, si tu le veux bien: comment, pourquoi, par quelle ironie du sort maudit, suis-je allée m'installer dans la seule grande ville de frrrance où le spectre du rock va, disons, de christophe maé (si je ne case pas ce nom une fois par post, j'ai des nausées) à johnny h ? peut-on en conclure un truc sur ma connerie générale?


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  • tu n'as jamais rêvé que ta vie soit entièrement musicalisée?

    le mot est moche mais vois l'idée: tu marches dans ton supermarché, tu tentes de résister à l'appel de la mousse au chocolat marie morin, tu slalomes entre les dames qui font des démonstrations fourme d'ambert, c'est la foule, ton enfant ronge les barreaux du caddy et soudain, au lieu de "c'est ma terre" (ou ma tare? je crois que j'ai un problème de haine avec christophe maé) c'est une chanson poignante et douce qui résonne et qui rythme tes courses de semaine. et c'est tout auchan qui en est brusquement transformé, non? ton pas est vif, ton port altier, tu es telle l'héroïne de ta propre life passionnante et, pour l'heure, ménagère. enfin tu me diras on a inventé le mp3 pour vivre en musique. mais ça ne marche pas, car tout le monde n'entend pas la chanson poignante donc l'effet est nase. je déteste les mp3, je déteste écouter de la musique toute seule mesquinement dans ma tête, et pis en plus ça m'empêche de penser et pis aussi comme déjà je suis myope c'est trop dangereux de me lâcher sourde dans les rues. que disais-je? ah oui. rien ne me rend plus joyeuse, débile et joyeuse que de vivre des choses quotidiennes sur de la belle musique.

    toutes les pubs qui fonctionnent sur ce principe (sur fond de chanson parfaite, des gens font des trucs banals comme encourager leur fils à un match de base-ball, mettre leurs parents en maison de retraite, gifler leur fille à son bal de prom', vomir sur la pelouse de leur belle-mère, s'attraper dans les bras, écraser une larme, sauter sur un trampoline, courir dans les bois) marchent à fond sur bibi. du coup après je suis la fille qui se retrouve sur des forums de nerds libéraux à chercher mais c'est quoi cette chanson bordel enfin. cette chanson qui accompagne la vie normale.

    eh bien là c'est "welcome home", d'un garçon inconnu et pas bien beau qui s'appelle radical face et qui me saisit un petit peu le coeur, tu vois, comme une main au collet.

    (mon mari me précise que lorsqu'il entend jonsi sur la pub quechua il a envie d'acheter des slips en polaire)

    (oui je sais on. est. cons.)


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