• le bonheur, ça pousse

    des fois mon métier est, c'est impossible de dire chiant -parce que chiant, je sais pas, j'imagine un bureau, ne pas en sortir 8 à 10h durant, des costards, un tailleur, des talons de 4 cm- mais démoralisant. tout le temps avec les problèmes du monde, tout le temps avec ce qui dans nos villes et ton pays à six côtés déconne, je te le dis, au bout de quinze ans à lui gratter la couenne, y a des moments tu te dis, "eh bien, je vais tout simplement virer misanthrope, ça me fera des vacances". le souci est que l'amour des gens, c'est pas un truc que tu décides. tu l'as dedans, et démerde-toi avec. en même temps des fois, je rencontre des gens tout le contraire de glamour, comme ces deux-là. ils s'aiment depuis quelque chose comme 56 ans. ils binent ensemble, dans un jardin fait de bric, de broc et de bouts de wagons SNCF des années 30. c'est une sorte d'enclâve, entre une autoroute, notre piste à RER à nous. "on n'entend plus tout ça", qu'il me disait. "on écoute plutôt nos salades qui poussent", qu'elle ajoutait. des fois mon métier me renverse de joie. des fois, parce que je rencontre ces gens qui n'existent pas, nulle part, dont la voix ne porte pas assez, et qui ont pourtant un petit message de vieux formidables à te transmettre, toi le jeune empêtré dans tes mille et deux soucis modernes du jour

    écoute pousser les salades avec ton amoureuse, bordel.

    http://www.myspace.com/florianmona


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