• je suis le genre de fille qui aime les cowboys. steve, lee, charles, clint. grands espaces, clope au bec, chevauchées, femmes et bétail à portée de lasso, liberté, solitude. la route, la poussière, des questions simples: cette ville est-elle assez grande pour nous deux, joe (réponse: non, chacal.)? des fois ça se façonne comme ça, les goûts d'une vie : parce qu'un canapé en skaï orange, parce qu'un père en sous-pull et rouflaquettes qui rêve d'un pays plus grand que le sien, d'un air vif à vous serrer le coeur fort, fort. je croyais qu'ils étaient un peu frères, du coup, mon père et steve, lee, charles, clint.

    ce qui est bête, avec les pères, c'est qu'on n'a jamais eu le temps de leur dire les trucs vraiment importants. qu'on aimait bien leur air de gosse, devant la grosse télé toujours un peu déglinguée, les soirs de western. qu'il y avait un gars, loin, avec une guitare, et des mots apparemment écrits juste pour eux, les pères français des 70's, toute une valise pleine de chansons à chialer. des chansons qui rendent heureux d'être triste. "hurt", par exemple (http://www.youtube.com/watch?v=SmVAWKfJ4Go), la plus belle du monde & la seule qui me fait vraiment, vraiment couler les larmes à chaque fois. un gars à voix grave, costume sobre, air farouche, un johnny cash. un gars qui comme dad, a fait beaucoup d'enfants. l'un  d'eux était justement hier soir en concert à paris: mais dad n'y était pas, et moi non plus.

    le rejeton s'appelle micah p. hinson.

    il y a des rendez-vous, comme ça, que l'on rate. franchement on se demande bien pourquoi.

     

    http://www.myspace.com/micahphinson


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  • ce samedi je n'ai que des projets de gossip girl.
    shop-shop. copines. ragots. ricannements. ricannements.
    et puis ce soir: telle une serena de retour à grand central, croiser les doigts pour que les gens avec qui je dois dîner aient oublié ma réputation de vilaine fifille. ma réputation d'avant la douce ava au langage châtié, à la resplendissance de primipare (inventer des mots de bon matin, ça ne peut certes rien contre la rétention d'eau mais pour le reste, ça maintient un certain niveau de forme).
    parier sur un alzheimer précoce, massif et contagieux sur des cerveaux d'à peine plus de 30 ans?
    mhoui. tout ça n'est pas complètement gagné.
    alors accoucher par surprise avant le plat principal: je ne vois que ça.
     
    vidéo: bon ben ting tings évidemment. on a le droit, le samedi, de puiser dans ses vieux stocks.
     

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  • nan mais je suis trop forte avec la technique, moi, tiens. jane, du coup, c'est obligé les commentaires de plusieurs lignes. bon, allez, on se la danse, cette fin de journée?


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  • je vis dans une ville où tu as disons 50% de chances (en est-ce une?) de porter un jogging tacchini blanc, une petite sacoche vuittton (avec trois t, je pense que c'est sous ce nom que le truc se vend à belsunce) et de rêver, comme dans "tonnerre sous les tropiques" de boules en sueur & de filles qui se frottent à de grosses calandres rutilantes. le hip hop dans ce qu'il a de plus désespérant. et tout à l'heure, j'étais dans ma smart de petite bourgeoise à la con, avec "handlebars" sur volume 25 (au-delà de volume 22, le plastique d'une smart se met à trembler comme un portable sur mode vibreur). parce que cette chanson me fait un peu comme certains trucs de nas ou d'eminem ou je sais pas, du wu tan clan et de the streets bien sûr. qui auraient croisé les trompettes de cake, on va dire. enfin j'étais là à me prendre cette énorme chanson dans ma tête de blonde et à sentir mon bébé battre la mesure avec ses petits pieds (il n'y a pas que la grrrrande musique qui plait aux foetus, voyez-vous) et à ma vitre baissée, tout à coup il y avait ces deux garçons, avec leurs espèces de bandanas noirs de faux méchants, des têtes à glander devant "next" : "eh, madame ! c'est trop bon ct' musique!"

    le feu est passé au vert, on a tous démarré. je sais pas si j'ai bien prononcé flobots et si on m'entendait par-dessus la fin en apothéose de cette chanson parfaite pour entrer dans la semaine.

    je dis que les gens, s'ils écoutaient pas tout le temps de la merde, on pourrait carrément être copains.

    http://www.myspace.com/flobots


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  • en vacances, tu peux décider de faire faire du monokini à ton cerveau sur la plage de diamante k. mais si la gnôle dès 8h, le sexe facile & les brésiliennes avec un cheveu sur la langue ne t'intéressent pas (après le départ de lindsay, personnellement, tu as repris tes billes pour te concentrer sur les aventures de bonhomme dans "l'amour est dans le pré"), tu peux par exemple aller à saint-nazaire. généralement il y pleut. mais on s'en fout parce d'un autre côté, une ville post-destruction massive s'en tirerait pas hyper mieux sous 35° et un soleil plombé. alors à saint-naz' il y a deux choses: les souvenirs de chantiers navals de mon bopapa ("en ce temps-là, le chef de chantier on le pendait par les pieds dans le port, on savait rigoler") & le life. le life est une aberration brusquement apparue dans une alvéole de la base sous-marine: autrement dit un lieu dément pour l'art contemporain.

    et j'ai envie de dire: pour le rock.

    cet été, le life, sous la houlette de roland groenenboom, présente un truc qui, si tu penses que daydream nation est l'une des meilleures choses qui soient arrivées à tes oreilles, devrait te mettre la joie dans le corps. sonic youth etc.: sensational fix. autrement dit une foisonnante expo composée autour de la bande à kim gordon, thurston moore, ce taré de lee  ranaldo (personne ne détruit les amplis comme lui) et steve shelley et des liens qu'ils ont tissés durant toute leur carrière avec l'avant-garde artistique américaine. l'expo se présente comme une sorte de spirale folle, anarchique et pourtant très fine, qui prendrait sa source dans les années 50 aux côtés du crew d'allen ginsberg pour filer jusqu'aux skateurs aériens de spike jonze. pochettes d'albums, bidules griffonnés sur la nappe d'un dinner, flyers, toiles, vidéos, installations, de raymond pettibon à jeff wall, de jutta koether à tony oursler, sensational fix mélange les genres et les approches avec jubilation et permet de mieux comprendre comment ces quatre punks intellos sont parvenus à irriguer leur musique sans bredouiller depuis trois décennies. c'est aussi retrouver avec des sourires d'anciens combattants nirvana, dinosaur jr., sugar, les smashing pumpkins, pavement et tous tes petits camarades des années lycée. le souvenir d'un concert de sonic youth où tu avais été soulevée de terre par une foule de fauves en folie. teen age riot.

    jusqu'au 7 septembre au life (lieu international des formes émergentes), base des sous-marins, bd de la légion d'honneur 44600 saint-nazaire. 02 28 54 99 45. www.life.org

    http://fr.youtube.com/watch?v=iva_Y9W3hJ0 (parce que quel fix !)


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