• il m'irrite comme un film d'éric rohmer.

    et me charme tout comme.

    (et me rappelle aussi, parce que je suis en plein spleen 90's, mes vieux, feux, diabologum)


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  • "une période un peu honteuse de ma vie" me disait hier soir ma soeur, parce qu'on en était là, à se remémorer des trucs de nos 18-20 ans, parce que depuis hier des gens d'un passé perdu se remanifestent, des amants, des amies, des gens qui t'ont connue furie, des gens qui faisaient avec toi ces trucs comme le tour de l'ouest en stop dans les traces de l'autre chanteur musette, pour être accrochées comme des berniques ivres au premier rang (et des fois, soir de chance, attraper une invitation backstages) des concerts de mano solo, à trembler comme s'il avait, ce garçon compliqué, un MESSAGE particulier à nous délivrer à nous, les filles du premier rang, les filles amoureuses et transportées du premier rang. 
    ah mais non. ah mais non, pourquoi honteuse? 
    c'est notre jeunesse.
    depuis hier, elle remonte. depuis hier tu découvres que tes collègues, ces gens avec deux enfants, une maison, un prêt sur 25 ans, étaient au même concert que toi, saint-brieuc 94, putain, si loin, "j'avais une vie amoureuse ouh la tumultueuse", elle te dit cette fille sage et raisonnable de ton open space, et voilà des vieux noms jamais évoqués dans cette rédaction qui déboulent et qui font soudain de nous des gens avec un PASSE, tindersticks, babybird, palace brothers, vic chesnutt, et nous voilà soudain d'autres personnes sous nos peaux de maintenant, nous voilà soudain avec nos 20 ans, nos emballements, nos doc martens, nos cimarron, nos cols camionneur, et tout ce qu'alors on imaginait de nos vies futures -c'est à dire coucher avec bertrand cantat, globalement. on est très ambitieux quand on a 20 ans. "on est à un moment de nos vies où il va falloir admettre que l'insouciance, c'est fini", elle me disait ma copine de burlingue, et oui, voilà, c'est un peu ça qui me fait une boule de chagrin et d'autre chose encore ce matin, désormais nous enterrerons notre jeunesse des premiers rangs petit à petit, il va falloir s'y faire. ce n'est jamais les johnny hallyday qui se tirent les premiers.
    hier au journal ceux qui avaient le coeur à se taper une pizza étaient tous nés après 1979 ou avant 1972 et tu n'avais vraiment rien à leur dire à part que la trois fromages, ça pue.
    il y a très longtemps je me moquais de ma mémé, qui commençait toujours sa lecture du journal par les avis d'obsèques. c'était avant facebook. très longtemps je te dis. "à mon âge, quand tu as des nouvelles des gens de ta jeunesse, c'est souvent à cette page" elle me disait. je n'y comprenais rien. de toute façon les vieux, hein. désormais quand je regarde un visage ancien je ne fais que chercher, sous les rides, la coquine de 20 ans, avec son coeur qui tremblait peut-être pour le premier chanteur un peu écorché venu, avec ses prétendants, ses nuits blanches, ses petits matins, son saint-brieuc 94 à elle -l'acmé de sa jeunesse.
    c'est un lundi pas tellement à faire tourner les serviettes en d'autres termes.
    je ne saurais trop vous conseiller, aujourd'hui un petit peu plus encore que d'ordinaire, la lecture de besnob.com


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  • le hip hop de la france n'est pas trop ma tasse de kusmi. la preuve: quand j'ai entendu cette chanson, j'me suis dit "oh mon dieu mon dieu qui est ce jeune chanteur qui me fout les pwals???"

    alors que le jeune chanteur tu vois, ça pourrait être mon mari tellement il est pas jeune (bien sûr c'est une image, kool shen sort pas avec les mémés bourgeoises, mais c'est pour dire le niveau d'amour).

    tu vas voir qu'en 2010 j'vais apporter des oranges à joey. ah ah ah. on croit des trucs sur soi et puis toujours on se trompe.


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