ce que j'aime, dans le fait de sortir de l'hiver -pas là, tout de suite, mais dans un futur raisonnablement proche- c'est qu'à 17H35, quand je suis au bureau embourbée dans une histoire plus emmêlée qu'une explication de la société générale, il fait à nouveau encore jour. ce que j'aime légèrement moins, c'est que ça me rappelle à mon bon souvenir: tiens, mon petit bidon ! salut, ma cellulite ! hi, mes fesses moelleuses, happy de vous revoir les filles ! toutes ces choses depuis octobre planquées dans les collants, les pulls non, jamais d'la life les pulls, disons les gilets, et puis des vestes et qui dans pas longtemps vont se retrouver libres, max. sans tous ces trucs qui m'empêchent de me croiser en flag' de lâchage sur le plateau de fromages/saint joseph (mon héroïne à moi), en somme. j'aime bien ces vacances que je prends de mes complexes pendant l'hiver. j'aime bien aller me faire croire que je fais DU SPORT alors que ça s'appelle de l'aquagym et qu'une personne de 84 ans répondant au nom de momo (momo est un homme qui porte le slip de bain comme les suédoises leurs jupes, je veux dire excessivement high) est cap' d'en faire juste à côté de moi. l'hiver, c'est fastoche de se lâcher la grappe.
et puis soudain, un aprem de fin janvier, en pleine pause-survie en milieu ami (je veux parler d'une boutique de centre-ville occidental), sous un éclairage chirurgical de cabine d'essayage, paf, drame de ma vie: les retrouvailles avec moi-même.
bon, voilà, c'est fait. et va falloir bosser, les enfants (=le petit bidon, la petite cellulite sympathique, les petites fesses de goret). va falloir dire adios au saint nectaire. va falloir se refaire pote avec le quinoa & la roquette (rabat-joie plus croisés depuis halloween, je dirais à vue de nez). va falloir retrouver le chemin de cette machine de la torture par l'ennui, j'ai nommé le STEPPER, mon ami ricoré de 7h15 (vous n'avez pas envie de savoir ce qui accompagne la steppeuse à la télé, à 7h15 en semaine). va falloir en chier, voilà, y a pas à tortiller.
je sais pas vous mais moi des fois, là, pile à la "préparation de fin d'hiver", j'ai ce fantasme de total lâchage d'amarres de la raison qui me reprend, cette envie de dire "et flûte, les fromagers sont mes seuls dieux et j'emmerde ma taille 36", cette envie de reprendre la clope parce que voilà, cette envie d'avoir le vin mondain et expansif dès le mardi soir, cette envie de remanger one day du nutella à la louche. free for the capitons! parce que tous ces interdits avec lesquels la fille moderne se ficelle, des fois, c'est pas un peu lourdingue, non, des fois ?
oui mais voilà : pour le plaisir absurde mais irremplaçable de se sentir jolie -dans les cabines d'essayage sous des spots à 100 000 volts comme sur un vieux port plein de cagoles aux 4/3 nues dès avril- y a pas 36 solutions. et puis je ne peux pas complètement lâcher mes mini-jupes: y en a de trop parfaites dans les collec' du printemps...
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