le printemps est encore une abstraction. tu as encore du temps pour t'appréhender toi-même vêtue en cherry blossom girl (toutes ces nuances chair qu'il faudra maîtriser en camaïeu sur ton teint d'endive, ta rockitude va-t-elle s'en remettre? va-t-on parvenir à distinguer où s'arrêtent tes vêtements et où commence ta peau? trompés par ce ton sur ton, des gens marseillais exubérants vont-ils, du coup, te montrer du doigt en te croyant nue sur la canebière?), le temps de trouver un meilleur anti-cernes, le temps de médire sur le compte du jean neige, le temps d'apprendre à marcher avec les gladiators de new look, le temps d'apprendre à marcher avec les gladiators de new look ET un porte-bébé. disons-le, les collecs printemps-été ne te font pas grimper aux rideaux en criant des trucs obscènes. un tout petit peu trop milieu des eighties pour toi, sans doute -et ton absolue certitude que, comme par le passé, les épaulettes façon laure manaudou sous EPO, seront à nouveau rapidement et justement honnies. comme les manches de blazer retroussées, car on n'est pas dans wham non plus, merde, enfin cela n'engage que toi. nos photos de 09 feront rire nos enfants dans 20 ans.
en attendant tu écoutes encore get well soon (parce que c'est beau), tu lis encore "beautiful people" (parce que c'est exotique) et hier soir tu étais saoûle avec trois verres de cassis blanc, turban bas, ava. invitez-la, elle coûte que dalle en gnôle (d'autant que les soirées "nouvelle star" sont à quelques encâblures, braves gens). en attendant, c'est dimanche et tu es sur le site de topshop à te dire que, décidément, il n'y a pas tellement mieux pour commencer à s'éloigner de l'hiver d'une longue guibolle qu'un petit pantalon à pont rayé.
http://www.myspace.com/officialnickeleye (c'est vraiment mignon un strokes, quand même)
photo: topshop.