je vis dans une ville où les choses doivent être claires le plus souvent possible: par exemple tu es foot OU rugby (om OU psg, en revanche, à moins de vouloir manger tes dents dans le virage sud, je déconseille), tu es casanis OU ricard, tu es rue st-fé OU rue paradis, tu es catalans OU pointe rouge, tu es gaudin OU guérini. tu es homme OU femme. et dans ce cas plus précis, tu es donc roulée, car c'est un minimum. roulée, ça veut dire que ta féminité s'exprime à base de push-up, d'abonnement maxi à point soleil, et de jean diesel taille ultra basse. peu importe que tu t'appelles cindy sanders (trop stylée, trop professionnelle): une femme, une vraie, chez moi, c'est tout simplement quelqu'un qui met tout en vitrine, même si ce tout ressemble à de l'abus de saint-marcelin sur plusieurs décennies. quelqu'un qui donc jubile, pour ne pas dire pire, lorsqu'une horde de blaireaux quadragénaires la siffle en bande sur le trottoir devant son boulot. ah oui, car chez moi, innocentes petites parisiennes, lilloises et/ou luxembourgeoises, un peu comme les fins spécimens de "dismissed", les garçons ne descendent pas forcément de bagnole pour faire un brin de causette ("ohmademoiselletuestrèscharmantetumeledonnestonnuméroptainpétassepourquituteprends" = brin de causette) et les filles sont susceptibles de le prendre comme un hommage. pourquoi tout ce que la planète compte de gens claaaasse comme à palavas rêve de la south coast à votre avis?
par exemple si je prenais brusquement entre 45 et 50 cm, surtout dans les jambes. par exemple si ma chevelure poussait comme les espèces de flippantes têtes à coiffer qu'on avait pour jouer, petites (enfin pas moi: enfant de la misère et tt ça). si l'assurance était le mot synonyme de moi-même.
eh bien je serais donc cette femme tout simplement démente, cette splendide incarnation de l'éternel féminin. une fille qui mangerait assez souvent ses fondants au choc' picard en solo, because no date. une fille qui s'habillerait aussi AUSTERE, je veux dire sans la moindre touche de bling (les chaines du sac, ça compte qu'à partir du moment où le sac est guess, et je veux bien parier une année de shop shop en suède que celui-là, bon ben guess il sait même pas ce que c'est), avec des lunettes de VIEUX, une chemise bien refermée sous le menton, un costard comme un camaïeu de gris bitume (et pas un camaïeu de rose saumon, par exemple), bref une fille qui aurait comme HONTE d'être roulée ("haaaan!" font les blaireaux dégoûtés de chez moi), d'afficher la couleur, d'être "cashdirect", comme on dit quand on a la classe à miramas, ben cette fille-là chez moi, personne penserait à elle au moment de la distribution journalière des "t'es boOOOoooonne".
comment expliquer aux hommes -marseillais, ce qui commence à faire lourd dans la redondance- qu'une femme peut être divine, divinement féminine & sexy, sans jupe ni décolleté jusqu'au creux poplité? que les choses les plus précieuses ne sont pas toujours et forcément comme surlignées au stabilo or (by guess) ?
ce sera la question de l'entre deux-tours si vous le voulez bien.
http://www.myspace.com/teamrobespierre
photo: the sartorialist.