• un bon jour pour vieillir

    il y a eu l'époque: "ces vieilles peaux refaites, quelle poilade". il y a eu l'époque "attends, le mec il m'offre deux tailles de bonnets en plus, je lui dis pas non". il y a eu l'époque "bon sang si on pouvait s'aspirer la culotte de poney soi-même! mais que fout la science ??". et là, en gros, on est à l'époque "c'est combien le botox déjà?" bref, avec mes copines, les conversations "troy & mc namarons-nous" évoluent avec le temps. disons que la jeune patte d'oie s'est chargée de calmer notre radicalité originelle. pourtant, jusqu'à il y a très peu de temps, le concept "vieillir", ça se résumait à un seul truc: temps de récup' plus longuet après énième nuit de débauche passée à danser sur les tables. broutille. et pis paf, un matin, 32 ans: la baffe. enfin, la baffette, quoi. une sorte de masque fatigué qui ne vous quitte presque plus, des yeux qui plissent aux coins même quand ils sont pas plissés, une empreinte de sourire qui hésite même lorsque vous ne souriez plus. c'est curieux, vieillir. comme massimo gargia, je devais être trop occupée à faire la bringue pour voir venir. 

    alors avec les filles, là, parfois, avec le café du matin ou la last vodka du soir, on gamberge sur le thème "comment restez-nous mêmes en mieux". sans rides, sans poches, sans cheveux blancs (bon, ça c'est une plaisanterie bien sûr, que l'homme qui a inventé le diacolor soit béni et que son nom soit sanctifié). on propose de demander des prix de groupe: mais peut-on discuter le coup avec un chirurgien esthétique? "alors le petit lifting, là, vous m'en mettrez treize à la douzaine, dr troy". on investit dans une première crème "révélatrice de jeunesse" (ouais, parce que là c'est pas encore la chute de l'empire romain, hein, c'est juste la tête de quelqu'un qui a passé trop de nuits à faire des tas de choses sauf dormir). on commence à lire des articles parlant de "médecine esthétique" (mais on n'arrive pas à aller au-delà de la dixième ligne: peut-être pas encore ASSEZ vieilles pour ça??). on est "chiantes, qu'est-que ce sera à 40 ans", dixit les chéridamours qui s'en foutent, eux, d'une patte d'oie, vu qu'ils sont cap' de trouver ça schön.

    et puis on se retrouve à crier "adrrrrriiiiien" à un concert des bb brunes, au milieu d'un troupeau de filles qui ont glissé leur appareil dentaire dans la poche arrière de leur slim taille 25. et là c'est du botox pour le moral. à croire que le rock c'est ma personal "médecine esthétique" à moi. parce que même si la tête de philippe manoeuvre finit par vraiment foutre les miquettes, il n'y a rien qui me fasse me sentir plus furieusement et éternellement et dramatiquement et joyeusement teenager que le rock. donc tant qu'arcade fire existera, le bistouri attendra.

    photo: the cobra snake.

    http://www.myspace.com/animalcollectivetheband


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