•   

    quand j'avais encore une dignité (1), j'avais aussi des principes : détester les années 80, par exemple, cette époque qui aurait pu/du traumatiser à jamais mon enfance (les amies de nos mères portaient quand même des fuseaux et la même coupe que bonnie tyler: on a vu des psychanalyses de 15 ans démarrer pour moins que ça). car lorsqu'on regarde les photos de cette époque, à l'exception d'une poignée de super top models à mâchoires carrées, qui a l'air de s'en tirer avec la queue du mickey, hum? pas ces hommes en polo saumon, pas cette steph de monac, pas ce blush rose foncé par 33 tonnes, pas ces bandanas fluo, pas ces leggings en lycra bleu ciel (à l'époque on disait "caleçon": seul le marketing a fait des progrès depuis), pas ces épaulettes qui ne passaient que les doubles portes.

    et certainement pas ces pantalons à pinces. courts. et bouffants du haut. puisque tant qu'à faire, autant charger la mule.

    or ouvrons les yeux: pendant que j'étais occupée à devenir une vieille dame indigne, ils sont back les affreux jojos. et ils ne sont pas très contents. et moi du coup, comme face à un peu tout ce qui est nouveau (c'est une maladie, je le sais, je l'assume), mes narines se trémoussent: voyons voyons, n'y aurait-il pas moyen d'apprivoiser le truc?

    ben non.

    y a pas.

    ce midi dans mon trend, j'ai voulu en avoir le coeur net une bonne fois pour toutes et le verdict a été sans appel : ces pantals, je le crie, je le clame à la face du monde qui n'en peut mais, sont un cauchemar pour le corps des femmes. des fesses de la taille de l'australie! des hanches comme un tonneau de grappa! ça vous parle? moi, j'avais beau enfoncer mes petits poings pétrifiés dans mes poches pour me donner cette ALLURE so 08, ce que j'avais en face de moi (et derrière !!! dans ce satané miroir suédois ?!?), c'était tout simplement le vêtement le mieux foutu du monde pour me transformer en thonne (femelle replète & un brin stupéfaite du thon). et c'est une fille qui n'est pas tous les jours obligée de se contorsionner pour entrer dans son slim taille 36 qui le jure.

    alors je ne sais pas: à la réflexion, je suis peut-être foutue comme une barique de gnôle italienne? parce que ce que je vois sur ma petite suédoise préférée et sur cette rigolarde inconnue du sartorialist, ça a pourtant du chien et de la tenue, non? mais sur moi, même pas pour un numéro au cirque. même pas dans un concept de soirée "sois la plus laide possible pour 24,90 euros".  pourtant, panade en vue: dans deux mois, trouver en rayon un pantal' qui ne sera pas CE GENRE DE PANTAL, est-ce que ce sera encore possible? est-ce qu'il ne faudrait pas tout de suite commencer à faire des réserves de pantalons droits amis des jambes et du booty des filles? parce ce qui nous arrive dans la face, là, c'est de la déferlante. du heavy metal de tendance. les années 80 en fait. là. pile. tout de suite et en entier.

    je croyais être prête et puis non. vous oui?

    (1) lointaine époque où je savais camper sur mes positions.

     

    http://www.myspace.com/thekooks

    pour finir et se donner du courage: sartorialisté -pour changer- le look idéal de la pointe de la frange au bout des derbies parfaites en passant par le must du new pantalon.


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  • ce que j'aime, dans le fait de sortir de l'hiver -pas là, tout de suite, mais dans un futur raisonnablement proche- c'est qu'à 17H35, quand je suis au bureau embourbée dans une histoire plus emmêlée qu'une explication de la société générale, il fait à nouveau encore jour. ce que j'aime légèrement moins, c'est que ça me rappelle à mon bon souvenir: tiens, mon petit bidon ! salut, ma cellulite ! hi, mes fesses moelleuses, happy de vous revoir les filles ! toutes ces choses depuis octobre planquées dans les collants, les pulls non, jamais d'la life les pulls, disons les gilets, et puis des vestes et qui dans pas longtemps vont se retrouver libres, max. sans tous ces trucs qui m'empêchent de me croiser en flag' de lâchage sur le plateau de fromages/saint joseph (mon héroïne à moi), en somme. j'aime bien ces vacances que je prends de mes complexes pendant l'hiver. j'aime bien aller me faire croire que je fais DU SPORT alors que ça s'appelle de l'aquagym et qu'une personne de 84 ans répondant au nom de momo (momo est un homme qui porte le slip de bain comme les suédoises leurs jupes, je veux dire excessivement high) est cap' d'en faire juste à côté de moi. l'hiver, c'est fastoche de se lâcher la grappe.

    et puis soudain, un aprem de fin janvier, en pleine pause-survie en milieu ami (je veux parler d'une boutique de centre-ville occidental), sous un éclairage chirurgical de cabine d'essayage, paf, drame de ma vie: les retrouvailles avec moi-même.

    bon, voilà, c'est fait. et va falloir bosser, les enfants (=le petit bidon, la petite cellulite sympathique, les petites fesses de goret). va falloir dire adios au saint nectaire. va falloir se refaire pote avec le quinoa & la roquette (rabat-joie plus croisés depuis halloween, je dirais à vue de nez). va falloir retrouver le chemin de cette machine de la torture par l'ennui, j'ai nommé le STEPPER, mon ami ricoré de 7h15 (vous n'avez pas envie de savoir ce qui accompagne la steppeuse à la télé, à 7h15 en semaine). va falloir en chier, voilà, y a pas à tortiller.

    je sais pas vous mais moi des fois, là, pile à la "préparation de fin d'hiver", j'ai ce fantasme de total lâchage d'amarres de la raison qui me reprend, cette envie de dire "et flûte, les fromagers sont mes seuls dieux et j'emmerde ma taille 36", cette envie de reprendre la clope parce que voilà, cette envie d'avoir le vin mondain et expansif dès le mardi soir, cette envie de remanger one day du nutella à la louche. free for the capitons! parce que tous ces interdits avec lesquels la fille moderne se ficelle, des fois, c'est pas un peu lourdingue, non, des fois ?

    oui mais voilà : pour le plaisir absurde mais irremplaçable de se sentir jolie -dans les cabines d'essayage sous des spots à 100 000 volts comme sur un vieux port plein de cagoles aux 4/3 nues dès avril- y a pas 36 solutions. et puis je ne peux pas complètement lâcher mes mini-jupes: y en a de trop parfaites dans les collec' du printemps...

    http://www.blogotheque.net/article.php3?id_article=3836

     


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  • hélas, ceci est un private joke à disons 4-5 joueurs. je suis désolée pour les autres, mais ce mardi est un jour spécial.

    j'ai toujours aimé yves saint-laurent. je ne sais pas si ça vaut pour ses clones, mais on va dire que c'est un truc plausible.

    on va dire que c'est une booooonne journée. on va dire que parfois le seul truc qui illumine la vie, c'est l'intelligence et la droiture.

    voilà.

    tiens, encore un post absolument pas fabulous ni mode non plus...

    http://www.myspace.com/tapesntapes (ma démonstration de droiture du jour sera d'accompagner mes petits choux en plein before de nouvel album, olé)


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  • quelle foutue semaine, nan? on a perdu big bisou, et je sais pas vous, mais moi ça m'a fait un coup, un peu comme quand j'avais découvert au off d'avignon que corBier était une vraie personne sérieuse, pas juste l'immortel interprète de "sans ma barbe, quelle barbe", quand même énorme truc de nos années 80. pour le reste, la thématique générale de la semaine était: "et sinon t'en as un, toi, de plan B?"

    le plan B, c'est l'arme fatale que tu dégaines au moment où tout semble perdu. c'est comme la cavalerie, mais sans cheval. ça se brandit et autour, les gens s'arrêtent de respirer devant tant d'ingéniosité. les waow fusent. les méchants mangent leurs mains de rage. avec ton petit plan B bien mitonné, tu triomphes, tel le Bien on this earth.

    bref. aux jeunes gens innocents qui me lisent, j'ai envie de dire: débrouillez-vous pour poursuivre vos études le plus longtemps possible, car bouffer des coquillettes au sel présente l'avantage de tenir éloigné du monde réel. or des fois le monde réel, c'est chiant. dans le monde réel, par exemple, ta Belle & Grande Entreprise est un truc qui passe tellement de mains en mains que tu finis par te croire dans une tournante. dans le monde réel, il faut maîtriser le karaté tranchant, tchac, tchac afin de survivre dans les couloirs peuplés de chacals (und de hyènes, car je suis désolée, la femme est aussi un loup pour l'homme, voire pour toutes les autres femmes plus jolies & brillantes qu'elle, ce qui pour certaines commence à faire du monde), tiens, de la Belle & Grande Entreprise.

    et puis dans le monde réel, ces temps-ci, le plan B est LE it-truc pour le coup où le plan A se rétame un petit brin le museau (option hélas plausible). cultiver un truc, un talent ou des blettes, n'importe quoi, mais savoir rebondir tel un jean-paul belmondo, octogénaire bondissant des films d'hélicoptère, voilà la belle attitude que le monde vous enviera en bavant. ouuuh, lancera-t-on en revanche sans pitié au loosy de la bande, j'ai nommé cette cloche qui avait mis tous ses oeufs dans le même panier (à quoi sert le bon sens populaire, je vous jure??).

    vous l'aurez compris, comme d'habitude, l'humanité se divise en deux camps. les malins d'un côté. les moi de l'autre. l'inaptitude à la gagne semble être ma constante.

    j'entends bien que "changer de vie" est le truc apparemment trop tendance de mes années 00. que devenir fromager après avoir été photographe, que "montersabouate" c'est du courage, du sens du risque, de l'audace et du fun en barre mon coco. mais moi je suis tellement old school ! tellement à côté de tout, comme fille ! et je l'aime tellement mon petit foutu boulot stressant, et depuis si longtemps, qu'il vente qu'il neige ou qu'il tempête force 45, qu'à part "star du rock", je vois pas bien ce que je pourrais me souhaiter de mieux. c'est pas tout à fait l'attitude survivor, là, on est d'accord, et c'est pour ça que j'ai du mal à me totalement concentrer sur la mode ces jours-ci: je sens bien que porter une jupe de la taille d'un timbre ne va pas m'aider à trouver une idée de reconversion, à part bien entendu gadget pour chauffeurs de taxi (car je suis le genre de fille qu'apparemment les chauffeurs de taxi n'interpellent qu'avec cette belle finesse dont leur profession semble avoir le secret).

    sinon, que puis-je dire de frivole? ah oui. je tente une expérience "reboulage" de pantalon tout à l'heure, histoire de décourager les taxis. on en reparle éventuellement later.

    http://www.myspace.com/throwmethestatue

    photo: the cobra snake. carlos est quelque part à miami, je le dis pour ceux qui pleurent. l'espoir est encore permis.

    ps: par ailleurs, je tiens à remercier "le passant", unique et concis commentaire du post précédent. à mes gens trop occupés par la recherche frénétique d'un plan B (tout le monde va pas faire fromager), je dirais: eh ! c'est pas une raison pour se laisser aller ;)

     


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  • je me souviens d'une époque (88 en sweat creeks?) où la hype allait se nicher -ou non- dans le fait d'avoir canal + -ou non. je me souviens bien du truc parce que je n'avais ni canal, ni la six, ni la 5 de berlusco, queude, zora la rousse dans son lit de mousse, c'était bibi. je me souviens d'une époque (91 en converse rouges?) où si t'avais attendu décembre 91 pour entendre causer de nirvana, t'étais vraiment rien qu'un crevard du cours d'allemand. je m'en souviens parce que j'avais été sauvée par le voyage ébloui d'un copain l'été à reading, ce qui m'avait filé une confortable avance et une über crédibilité auprès des beaux de terminale (en converse noires). je me souviens d'une époque (98, en compensées de loana?)où si t'avais pas de portable, juste on crachait sur ton passage. je m'en souviens bien parce qu'attends-moi-on-me-sonne-pas-comme-ça-merde et que du coup je pleurais sous la pluie devant des cabines téléphoniques en panne.

    la hype, c'est rien qu'une histoire de timing. ça tient à rien d'être la blairaude de l'histoire.

    et par exemple, là, la hype c'est de pas acheter en même temps que le peuple populeux. donc si j'en crois mon open space, les soldes du 9 janvier, c'est juste la loose que tu peux pas admettre en public.

    la semaine dernière, parmi mes gens hyper concernés par le fait de pas passer pour des quiches, le truc c'était d'acheter à moins 50 % sous le manteau parce que la vendeuse te connait et que genre, ça fait de toi un happy few pas condamné à la consommation de masse. alors moi l'histoire c'est que je connais aucune vendeuse (enfin si, mais il vend des disques donc ça sert à rien parce que les soldes de musique, ça marche que sur les violons magiques de rieu, andré). les vendeuses, je leur donne ma carte bleue, elles me refilent un sac et un ticket de caisse et c'est marre. c'est peu dire comme je suis la ringarde de l'histoire. c'est peu dire comme je suis pas dans la posture 08.

    et puis ce matin, dans l'open space, une fille a caqueté comme ça qu'acheter en pré-soldes en janvier, c'était juste minable parce qu'en fait, elle connaissait un mec, lui il avait payé ses cadeaux de noël en tarifs - 245 % en NOVEMBRE. on a tous fait comme si on n'avait pas bien bien entendu, parce qu'évidemment, on s'est pas sentis les renards de la combine sur le coup. autant dire que moi j'ai regardé si la mer et les poissonnières étaient bien à leur place, là, derrière les fenêtres de l'open-space. j'avais plus de sweat creeks dans lequel cacher mes mains, mais l'idée était quand même là (planquer ses mains dans des manches 3/4, essayez pour voir).

    la hype va se nicher à des endroits inouïs, nan?

    http://www.myspace.com/coconutrecords

    photo: the face hunter


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