• à 17h, c'est la nuit. à 17h, je suis devant mon pc, on a allumé la lumière dans l'open space, il y a de la pluie sur la vitre, et ça me dégringole dessus comme la misère sur le monde: comme un bon vieux coup de belouze. une envie d'être chez moi à me blottir dans une couette, dans un pyjama moelleux (vous voyez la nuisette affriolante? ben c'est complètement l'inverse, grigris, mon petit compagnon de cocooning), avec un bon bouquin, par exemple "la physique des catastrophes", et évidemment, tant qu'à broder sur ma vie idéale, une cheminée avec un bon gros feu cliché dedans, bien crépitant, et pis de la peau de bête devant et peut-être chéridamour dessus, prêt à me tendre une tablette de chocolat à 86% de cacao, un verre de saint joseph ou sa famous soupe potiron-épices ou l'intégrale de "my name is earl" ou eh bien, tout simplement son corps.

    à la place de cette image du bonheur idéal de fin novembre, mon téléphone sonne pour la 50e fois de la journée et pendant que je réponds sur le fixe, c'est mon portable qui se met à hurler, et pendant que je tente de parler à quelqu'un sur le fixe alors que mon portable re-sonne pour me dire que mon correspondant m'a laissé un message -ce qui fait que je suis obligée de me boucher une oreille pour entendre mon interlocuteur dont je ne comprends plus qu'un mot sur deux- mon ordi se met à faire ding-dang pour me dire que j'ai un nouveau mail, et à clignoter en rouge pour me dire que j'ai une nouvelle alerte sur l'intranet et une collègue m'explique un truc HYPER urgent avec les mains et/ou l'aide d'une feuille A4 brandie sous mes yeux comme une pancarte de cégétiste sauf que je ne vois aucun brasero à proximité, mince à la fin. parfois, j'ai alors une envie absolument évidente et violente d'empoigner ces téléphones hurleurs, cet ordi harceleur et ces collègues fous de mime et de les passer tous par la vitre pleine de pluie, allez zou, qu'ils disparaissent tous dans la nuit de 17h de la fin novembre. un truc un peu extreme, certes, mais le burn out guette, les enfants. 

    heureusement que monop' fait des robes divines à 34,90 euros et qu'il y a des "blizzard of 77" sur la belgique...

    http://www.myspace.com/girlsinhawaii

     photo: cory kennedy, the cobra snake


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  • j'étais à paris cette semaine. pas pour choper du jeune, contrairement à ce que les posts ci-dessous pourraient laisser croire aux esprits suspicieux, mais pour faire risette à un bébé über chou, le preum's de mon joli pete (pete est ma soeur et n'a jamais joué dans les libertines, même si j'imagine qu'il aurait bien aimé aussi). entre deux rots/couches/bibs, l'idée était de marcher 20 km par jour pour aller voir la tendre et forte exposition de martine barrat (www.martinebarrat.com) à la maison de la photographie (et le "tusla" de larry clark dans la foulée) mais aussi de shopper dans un temps record. pas de folies, mais des petites bricolettes fouinées ici et là dans les boutiques vintage du marais: comme cette ceinture cuir-métal-pierres dénichée au fond d'un bac à trésors de la rue des rosiers. 5 euros. que demande le peuple: ah oui, sauver les régimes spéciaux... mais l'un n'empêche pas l'autre ;).


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  • je vis des trucs compliqués avec les pantalons. enfin compliqués: fantasmer sur des vêtements qui ne vous vont pas, c'est assez simple finalement comme concept. mais moi, donc, c'est ça: il me faut des mois pour shoper le modèle qui ne me fera pas la patte de 4 cm ou les fesses comme l'australie ou d'une façon plus générale une allure tellement approximative que je ne sais plus à quoi je voulais ressembler au départ. et pourtant bon, je suis une fille de base, capable d'entrer dans un 36 et d'être sifflée par de sympathiques ouvriers turcs à l'heure de la pause, hein. mon chemin de croix passe à chaque fois par les étapes suivantes: flairer une tendance (enfin flairer... regarder les gens dans la rue et mes groupes préférés sur leur myspace, au fond, résumons-nous), par exemple, hop, au hasard, le jean LARGE. chercher, de façon de plus en plus frénétique, dans toutes mes boutiques fétiches, le modèle qui rendra hommage à ma complexe beauté. finir avec l'envie de me suicider au camembert (je suis moins nutella, en vieillissant) dans une cabine de zara dévastée, douze mille jeans importables (trop loooongs, trop larges, trop moches de dos) jonchant le sol, le cheveu tellement électrique que l'on pourrait penser à me contacter pour ce qui est des énergies renouvelables. et pis parfois: scorer, comme disent mes amis nés après 1975.

    alors reprenons: déjà, large n'est pas mon mot préféré fashion (alors qu'ajusté, par exemple, si). le cool, le flou, l'allure classe et ambigüe et magique façon marlene dietrich, quand on fait 1m62, c'est un challenge un petit peu audacieux. le coup à ressembler à un petit sharpei overdressed. à du linge mal plié dirait ma mamy. mais je suis une complexée têtue: voilà donc des mois que je traque LE jean cap' de me donner ce petit côté désuet-chic entre 40's et 70's qui me fascine ces temps-ci (et qui sur punky http://www.punky-b.com/wp/ fait juste des merveilles). et pis finalement, c'est chez bershka, l'espingoin le plus cheap du monde que j'ai trouvé bonheur à ma courte patte, quand je ne le cherchais plus (= une de mes pauses dej à XXXX millions d'euros reversés à l'économie du bangladesh et/ou de la bulgarie) : la chose s'appelle un pantalon à ponts et grimpe haut (à la taille, justement, ce qui me rappelle du coup que j'en ai une, et qu'elle n'est pas située à un cm au-dessus de mes fesses). comme ça, on dirait juste le truc le plus casse gueule du monde, or NON: déjà il y a des espèces de fronces sur la cuisse qui lui donnent un tomber parfait. pis avec des talons bien hauts, un t-shirt ou une petite blouse rentrée, sous une veste un peu masculine (moi je tente avec une veste de smocking), ben juste c'est à se demander si les jambes de chiara, dans le "elle" de la semaine, sont pas juste un odieux clonage des miennes. là où je suis bluffée, c'est que tout ça n'a pas du tout un air avachi dans le patchouli: à la limite, il y a même quelque chose qui rock et qui roll là-dedans (du jane B?). 

    ps: évidemment ces photos sont toujours hideuses, mais 1) j'attends noël pour un appareil digne de ce nom. 2) j'attends d'avoir bu un truc un peu fort pour oser me foutre en photo sur le ouaibe. 

    http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=181062091


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  • comme un peu la moitié de l'univers (=la moitié féminine), je suis en transe devant ce petit morceau de perfection qu'est le keffieh par nicolas G., mon dieu, mon astre (http://sobretacones.com/imagenes/balenciagafoulard.jpg pour la petite piqûre de rappel). car non, le keff, ce n'est pas forcément comme dans mes romantiques et grunge années 90 -ce morceau de tissu un peu frustre, vaguement rebelle dans lequel votre amoureux semait ses brins de tabac drum et vous vos baisers fébriles (je referme la parenthèse nostalgie). nan nan. depuis la relecture de nicolas G. (mon dieu, mon astre, etc), c'est juste le truc cool-ethno-glamour qui signe n'importe quel look (avec les cheveux glissés dedans, comme sur la photo, c'est bien simple, ça me donne envie de pleurer tellement c'est beau). mais bref! le rêve a un prix et ce prix, à 200 euros près, est pile... celui de mon salaire. or j'ai beau être cette personne inconséquente, dramatiquement dépensière, l'idée d'échanger tous mes sous, mon sang, ma sueur (soit des journées de 11h de boulot avec pas que des gens doués d'humour et/ou d'intelligence et/ou de sensibilité et/ou de moralité digne et droite, cochez la mention inutile) contre un FOULARD, c'est marrant mais je sens que là chéridamour serait cap' de me pendre avec (le petit morceau de perfection imaginé par nicolas G., mon dieu, mon astre, etc, etc). et le pire, c'est que pour le coup, je lui donnerais assez raison... bref, me voilà fort dépitée à la recherche de la crème du keffieh à breloques (c'est quand même la beauté du truc, non?). c'est chez l'espingouin du coin que j'ai trouvé, euh, foulard à mon cou, pardon, à mon goût: on est évidemment loin (très très loin...) du keff à nico, mais quand même je le trouve bien bath mon petit bidule: d'abord il est noir, et juste c'est ma couleur finalement. ensuite il a du lurex dedans et ça, madame, c'est la légère touche glitter (rose, vert, or) qui balance pas mal. ensuite, cerise sur le gâteau espagnol, il y a des ESPECES DE GRELOTS sur les franges. et ça, ben ça, sur une veste noire, sobre, classe, mon cuirounet-que-j'aime et même le plus bête des T-shirts blancs, ben juste ça fait wiiiizzz.

    http://www.myspace.com/josegonzalez 


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  • il y a quelques millions d'années, une paire de pompes à prix imbattable revenait à vivre une aventure colorée façon femme roumaine de borat errant dans les allées recouvertes de lino d'un chaussland de province avec madame ma mère. la tatane retenue était donc généralement immonde, pour ne pas dire pire (but à 29 FRANCS, qu'espérer, aussi?) et la shoppeuse débutante que j'étais bien frustrée. mais cette époque est heureusement désormais révolue. depuis, le communisme triomphant (= fabricants de galoches spéciales "ma soirée au goulag") triomphe assez moins et le capitalisme à épaulettes-goldenboy sourire se la raconte, merci pour lui. c'était donc avant que la chine ne fabrique à peu près tout ce qui nous tombe sous la main, de la poupée barbie au mercure en passant par le sac vuitttton luitton en carton qui prend l'eau... du cheap, les enfants, c'est entendu, mais je suis assez cliente parfois. ainsi, dans ma ville, cette "porte du sud" (merci albert L.), jusqu'ici, le commerce de la fringue pas-chère-touche-la-qualité (où ça d'la qualité momo?) c'était le maghreb, tunisie en tête, qui s'en chargeait. et pis les chinois sont arrivés à belsunce et petit à petit, ils ont racheté tous les commerces (ils ont quand même gardé des gentils vendeurs comme selim, parce que causer mandarin, à belsunce, ça sert à peu près autant que vendre du madrange à la porte d'aix, ça c'est le melting-pot foufou de ma ville). et ces chinois sont incredibeules, cindy, je te le dis: TOUTES les chaussures que je veux sont sur leurs étagères, à des prix dingo du type : 5 euros la paire de spartiates (cet été), 10 euros les escarpins vernis noirs, 20 euros ma nouvelle paire de boots terrible qu'il suffit que je les regarde pour avoir envie de les toucher, mhh, comme des talismans. bien sûr, ce bonheur a sans doute une sordide contrepartie du type: travail des enfants de six ans 12h par jour dans des caves pleines de plomb et de ragondins. d'ailleurs, en revenant de "visa pour l'image", le mois dernier, il m'avait semblé évident que je ne pourrais plus jamais, ô, grand jamais, que carolyn cole ait mon âme, acheter quoi que ce soit en provenance de pékin. responsabilisation, bordel! c'était compter sans la dinde folle de mode (héritière d'une longue lignée de femmes accros à l'axiome "je l'ai eu pour rien") qui habite dans ma tête. bref, hier, j'ai recraqué et la seule chose qui m'ait sauvée, c'est le fait que les chinois aient une conception parfois étonnante des pointures (parfois, un 38, c'est comme un 21, ou alors un 41, c'est un 54, genre). parce qu'en fait, je suis incapable de sortir d'un paris-mode les mains vides. oui, comme chez H&M, mais en pire. pourtant, ici, tout va à l'encontre de mon goût naturel pour l'ordre, le clean, la discipline: dans mon temple de la pompe à dix balles, le carrelage est crassou, il y a 25 personnes + poussettes + sacs de courses devant chaque miroir de 10 cm de large, les vendeurs sont débordés, il faut essayer les chaussures en se contorsionnant sur un pied, parfois ils ne prennent ni les chèques, ni la CB. mais fuck, le luxe, basta, le glamchic: ici, tout est toc, il faut remplacer les talons au bout d'une semaine, aucun animal n'est mort pour fabriquer ces chaussures-là (ou alors pour faire de la colle?), les finitions sont faites à la truelle ... mais le reste, la ligne, le style, l'essentiel, en fait, TOUT est là, toujours, possible et disponible. pas du rêve qui fait mal derrière des vitrines tellement blindées qu'on se croirait à la banque de france. pas des boutiques où quand je réfléchis, je me rends compte que je suis sur le point de verser mon salaire directement dans la main d'une vendeuse que je ne connais même pas et qui ne me sourira de toute façon pas. à paris-mode, à paris-prix, à mode d'enfer et leurs petits amis, c'est tous les jours noël. on peut craquer pour les low boots ET les richelieus. les babies à triple bride ET les derbies. à la fin, à la caisse, ça ne fera jamais un truc à trois chiffres. pourtant, le plus drôle, c'est que mes pompes chinoises-du-quartier-arabe bluffent tout le monde, jusqu'aux plus snobs de mes potes fashionnistas. et il n'y a rien que j'aime tant que d'entendre des "AAAAAAAHHHH !!!! elles sont subliiiiimes !!! c'est des quoi tes chaussures ???"  je sais, la vanité est mère de tous les vices et le travail des nourrissons c'est moche, méchant, bah, bouh, pas bien, vil. je sais, même que j'ai honte pour de vrai quand j'y pense. le problème est que je ne pense plus vraiment quand je suis en face de mes tueries de boots, dans leur matière toute molle, dans ce faux cuir tout vintage, grrrr, a y est, je vais encore aller les toucher.

    http://www.lesinrocks.com/index.php?id=46&tx_extract[notule]=207587&cHash=1d36faf948


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