• heartbeats

    on me demande souvent: "ava, voyons, si tu ne faisais pas ton métier, tu ferais quoi?"

    je fais un très beau métier. un métier très mal-aimé, très mal payé, très malmené, il faut quand même dire. c'est disons le contraire du métier cool qui fait son petit effet au comptoir du macumba. un métier moribond, donc. un métier qui est un peu comme le mineur de fond ou, je sais pas, néanderthal fut un temps: le truc à deux doigts de s'éteindre dans l'indifférence générale.

    ce qui ne m'arrange guère. même si je ne faisais pas mon métier, d'une manière ou d'une autre je ferais quand même mon métier: je n'ai jamais voulu (su? ok, su) faire autre chose.

    enfin si: rock star. mais il aurait fallu apprendre à jouer de la guitare et moi je me suis arrêtée à la flûte (et au girl's band fictif: tu as des copines, tu as une grande gueule, tu as une bonne tête, donc des gens veulent t'engager pour jouer dans leurs festivals, le seul souci après c'est ne jamais recroiser ces gens à qui tu as, forcément, posé lièvre sur lièvre tellement tu leur as raconté des craques grosses comme toi). de toute façon même à la flûte j'avais 1. sur 20. il y a des rêves et puis il y a la réalité (une bonne vieille flemmite?).

    des fois il y aussi des rêves et une réalité qui leur colle aux fesses.

    donc tu fais le métier que faisaient tes barbie en CM1 et ça fait quinze ans et ça fait, même si tu râles, parce que tu es grimpy ava, ta joie. voilà.

    qu'on te paie pour faire ce que tu aimes le plus au monde -rencontrer des gens, raconter des histoires- ça te semble toujours aussi foufou comme idée. tu te dis qu'un jour, quelqu'un va t'enlever ton masque comme à la fin de scoubidou, et tout le monde va voir que tu es un escroc.

    les années passent. personne ne m'a encore dit : "oh ça alors sammy ! en fait c'était le colonel moutarde avec le chandelier dans la bibliothèque ! "(je m'embrouille pas, je mixe)

    même si ce n'est pas toi qui prends les photos, chaque année à perpignan -ta fashion week à toi, où tout le monde glande en multipoches- tu es fière de faire ce vieux métier malade.

    www.visapourlimage.com 

    http://www.ultratop.be/fr/showitem.asp?interpret=Brisa+Roch%E9&titel=Whistle&cat=s (ça c'est parce que des fois des vieilles chansons reviennent. on les réécoute. on est bien contents. voilà. merci.)

    ps: ça n'a rien à voir mais ce blog a du plomb dans l'aile. car will wright a remis le couvert: "spore" arrive. autrement dit je vais retomber dans l'enfer du jeu dont j'avais eu toutes les peines à me sortir.

    photo: christian poveda


  • Commentaires

    1
    ava
    Jeudi 4 Septembre 2008 à 12:43
    walk the line
    mamzelle mutine: merciii pour micah p :) !!!
    2
    Jeudi 4 Septembre 2008 à 15:12
    je croyais que t'étais journaliste
    mais non, du coup je crois que t'es photographe, mais non plus (sinon tu dirais pas que c'est un métier malaimé), du coup, tu titilles ma curiosité là...
    3
    piski
    Jeudi 4 Septembre 2008 à 19:40
    .
    ouais moi aussi comme benetie (spa clair ce billet)
    4
    ava
    Jeudi 4 Septembre 2008 à 20:12
    oh la la
    mais bien sûr que je suis un tintin reporter ! mais du coup le photojournalisme c'est un peu mon truc ami, quoi... faut que je reprenne un gaviscon ou bien ? :) (welcome benetie, où t'étais à la fin??)
    5
    subzero
    Samedi 6 Septembre 2008 à 09:47
    masreille
    et le macumba sont des lieux ingrats parce que journaliste à paris ça fait son petit effet et même des fois un peu plus.Mon frère ne se sent pas du tout malmené et encore moins mals aimé au comptoir des bars.Le sud est injuste courageuse Tintine.
    6
    subzero
    Samedi 6 Septembre 2008 à 09:49
    9h48
    n'est vraiment pas une heure pour moi.Donc Marseille et masreille et mal sans S ça ira bien.
    7
    Samedi 6 Septembre 2008 à 15:56
    Ah bon,
    le photo reporter ça ne gagne pas des masses? eh beh, si un autre me l'avait dit...!
    8
    ava
    Dimanche 7 Septembre 2008 à 11:25
    hello, jeunes gens
    subzero: ouais? ben ton frère doit bosser à la télé, alors ;). presse écrite = mort subite, comme on dit netmaan: le photojournalisme est en crise, mon bon monsieur.. ceci dit, on s'en fout, à perpi tu tombes sur des gars comme horst faas ou munem wasif alors tout va bien dans le meilleur des mondes sanglants :s
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